mercredi 13 mars 2013

Interview par l'agence La Rue

Arnaud de l'agence La Rue m'a contacté pour m'interviewer. Il aimerait écrire un article sur la reconversion professionnelle pour le numéro "Zone 30" du mois d'avril.
J'ajouterai le lien lorsqu'il sera disponible en ligne.

En attendant, voici l'interview :


1: Quelles ont été les raisons de cette reconversion professionnelle? Était-ce un choix ou une obligation?
J'ai travaillé pendant 10 ans en tant que salarié, principalement en tant que directeur marketing de PME et je n'ai jamais réellement trouvé mon bonheur. Je me suis longtemps cherché et j'ai enchaîné les entreprises (pas forcément délibérément). Dans les entreprises où je me sentais bien, les patrons prenaient les mauvaises décisions, sans jamais consulter leurs directeurs. Alors dans cette économie morose cela n'arrangeait pas les affaires. C'est le cas de ma dernière entreprise où nous avons été beaucoup à être licenciés économiquement. C'est à ce moment là que je me suis dit qu'il était tant de devenir mon propre patron dans un domaine qui m'intéresse.

2: Pourquoi le métier de la pâtisserie? Ce nouveau métier n'est-il pas en marge de votre ancienne carrière ?
Oui, on peut dire que le métier du marketing n'a rien à voir avec celui de pâtissier. Mais je m'aiderais beaucoup de mon premier métier pour faire connaître mon entreprise. Pourquoi ce changement de cap ? Ma vie jusqu'à très récemment a été régie par l'étiquette. Je voulais devenir médecin mais je suis devenu ingénieur en biologie. Sans débouché dans le domaine, j'ai poursuivi par un master pro dans une école de commerce et j'ai obtenu un diplôme dans le webmarketing. Mon dernier licenciement m'a permis de me remettre en question et de savoir ce que je voulais faire. Partir à l'aventure ! Ma femme étant thaï, je me suis demandé ce qui les intéresserait dans mon profil pour m'y installer. J'ai postulé à beaucoup d'offres mais je n'ai obtenu aucune réponse positive. J'ai eu ensuite l'idée de créer là-bas ma propre pâtisserie. C'est une passion depuis que je suis tout petit et la pâtisserie française est mondialement reconnue.

3: Quels ont été les moyens mis en œuvre pour financer cette réussite ?
Je suis actuellement en formation dans une école pour obtenir mon CAP Pâtissier en 6 mois. C'est une formation qui coûte excessivement cher et que je n'aurais jamais financé par moi-même. Or, mon licenciement économique m'a permis d'être suivi par une conseillère Pôle Emploi et d'obtenir plus facilement un financement auprès d'organismes spécialisés. Aujourd'hui, 100% de ma formation est prise en charge.

4: Avez-vous fait appel au web pour financer votre projet? (banque en ligne, crossfunding)
Je n'ai pas cherché de financement pour mon projet que je lancerai en septembre. Mais l'investissement en Thaïlande est beaucoup moins lourd qu'en France. Ce qui coûte cher, c'est l'acquisition du matériel professionnel. Je tâcherai d'acheter du matériel d'occasion pour diminuer ces coûts. Et si jamais je devais m'endetter, cela serait sur quelques années. Sauf si un Business Angel s'intéresse à mon projet d'ici là.

5: Il y a 20 ans, pensez-vous qu'un tel changement aurait été possible? Une source proche de vous, a-t-elle pu vous servir d'exemple pour élaborer votre projet ?
Absolument pas. Il y a 20 ans, mes parents ne voulaient pas que je fasse une école hôtelière. Ou tout du moins, ils ne m'y poussaient pas. C'était l'époque où il fallait faire des études. Depuis, les mœurs ont évolué et elles vont changer de plus en plus. Elles doivent changer. La France et la plupart des pays développés sont en saturation de jeunes sur-diplômés. C'est malheureux à dire mais nous n'avons pas besoin d'autant d'ingénieurs, de commerciaux. Rien n'est fait pour les orienter vers des voies qui recrutent. Sur 40 diplômés de ma promotion d'ingénieur en biologie, ils se comptent sur une poignée de main ceux qui peuvent travailler dans ce domaine. Quel gâchis !
Et en parallèle, nous manquons de mains d’œuvre. Aujourd'hui, nous ne proposons ces filières qu'aux jeunes en difficulté. Il faut donc revaloriser les métiers de bouche, de plomberie, etc. Et les émissions comme Top Chef, Masterchef et Le meilleur Pâtissier de France aident grandement à ce changement.

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